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24/07/2015

PRÉPARATION PHYSIQUE

 

à la télé

 

une femme se confie à un homme

 

elle lui dit

 

sur un ton très bas

 

j’ai fait analyser ces poils

 

qui te sont poussés sur la poitrine

 

l’autre soir

 

l’homme ne semble pas comprendre

 

où elle veut en venir

 

et attend la suite

 

j’ai fait analyser ces poils

 

et

 

ils ne sont pas humains

 

je ne t’apprends rien

 

n’est-ce pas ?

 

j’éteins le poste

 

je le souffle comme disait ma grand-mère

 

et me rabats sur une revue de vulgarisation scientifique

 

à l’intérieur

 

un article me promet une collision entre deux galaxies

 

il la qualifie même d’inévitable

 

mais ne l’annonce que dans quelques milliers d’années

 

je n’aurai jamais la patience

 

 

 

 

F.Houdaer ("NO PARKING NO BUSINESS", éd. Gros textes)

 

 

 

04/07/2014

Où mes chevilles gonflent...

couv162.jpg

" Frédérick Houdaer fait partie de tout un mouvement qui se cale actuellement dans la poésie française, dont il serait l’une des figures majeures. On raconte des micro-histoires, des anecdotes minuscules, de courtes péripéties, des pensées fulgurantes, où il ne se passe presque rien, mais c’est ce presque rien qui est savoureux. On emploie la plupart du temps une langue parlée, sans recherche ni affèterie, c’est dire qu’on ne sacralise pas le mot, ni dans son étymologie, ni dans son emploi. On cultiverait peut-être même le sens d’un certain négligé de la parole qui l’authentifierait quelque part. Le fait d’écrire en vers, ce qui se révèle au final pas vraiment nécessaire, donne de la vitesse et du rythme au texte. L’objectif le plus constant de cette poésie est de viser le rire. Le rire en général, ou différentes nuances du rire, parfois plus vachard, parfois plus salace. On passe facilement de l’absurde à la malice, au grinçant, à l’humour noir. Une autre chose qui frappe reste la place particulière accordée au titre du poème. Il peut alternativement présenter, renforcer, résumer, expliquer, compléter le texte qui suit… Suivant une tradition d’auteurs américains auxquels le titre général offre comme un clin d’œil, (de même la photo de couv’ fait penser à un Buster Keaton en varappe), l’école à laquelle appartient l’auteur prône une écriture du quotidien d’aujourd’hui estampillé au décontracté, au saugrenu, loufoque ou grotesque. Le poète à la piscine, le poète au Marché de la Poésie, le poète chez le dentiste, le poète à la poste, le poète à Lyon… La narration vire au comique, mayonnaise qui prend chaque fois. "

Jacques Morin, revue DÉCHARGE n°162

 

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Lire d’autres critiques ou des extraits de ce recueil ?

 

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Paparazzié par le Non Photographe, chez Hélène Dassavray.

14/04/2014

Vrac de vrac # 15

Pour une fois, il n'y a pas de choses fausses dans cet article du Progrès. Pour le lire, n'hésitez pas à cliquer dessus.

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Un autre article, sur le Net cette fois, tout frais bien qu'évoquant mon avant-avant-dernier recueil (la poésie ne se périmant pas, et Thierry Roquet trouvant moyen de pointer des choses qui n'avaient guère été relevées dans mes textes jusqu'à présent...).

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Merci également à D.J Duclock pour s'être emparé de mon dernier livre comme bon lui semblait ! Et Laurent Cachard, pas en reste, qui évoque le même recueil dans un bel article.

13/03/2014

PARUTION

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Cliquez sur l'image pour l'agrandir et (éventuellement) être consterné(e). Pour apprécier ce nouveau recueil, il n'est pas indispensable d'avoir lu "FIRE NOTICE"... Mais pour le salut de votre âme, la réussite au permis de conduire et la reconduction de vos droits paternels-maternels devant le juge aux affaires familiales, cela reste préférable.

Un premier extrait...

Un deuxième...

Un troisième...

D'autres extraits (et la possibilité de commander l'ouvrage) sur le site de l'éditeur.

 

Houdaer.jpg

 Premier retour signé Hélène Dassavray (sur Facebook) : " Je viens de terminer la lecture du dernier recueil de poèmes d’Houdaer / Je referme le livre et je dis "putain" à haute voix / Il y a entre autre une pointe de jalousie dans mon exclamation / Je me dis que la jalousie c’est comme la poésie et les chasseurs / Il y en a des bonnes et des mauvaises "

Un article signé Laurent Cachard

Un autre par François-Xavier Farine.

Un troisième par Georges Cathalo

Un quatrième par Eric Dejaeger

Un cinquième par Marc Pellacoeur

28/01/2014

Premières planches

" je déroule ma scène

un tapis Ikea 125 X  195 cm

je n’ai pas purifié l’emplacement

en l’inondant d’un mélange de bouse de vache

d’eau

et de boue

le metteur en scène ne m’a pas poussé jusque là

il ne se prend pas pour Peter Brook à ce point

quant à l’auteur

il parle d’un lieu neutre

de trois portes semblables

de personnages déjà en scène

à tricoter et à jouer aux cartes

c’est comme ça qu’Anouilh plante le décor

il rajoute aussi que le Prologue se détache

et s’avance

alors je me détache

et m’avance

pour déclamer mon monologue

trois pleines pages à dire

à articuler

pour annoncer le programme de la pièce

pour tuer tout suspense

le drame ne comporte pas le moindre épisode comique

Antigone s’appelle Antigone

et il va falloir qu’elle joue son rôle jusqu’au bout

les pestateurs doivent s’attendre

à plus d’une heure de pestacle

sans pouvoir respirer

personne ne sortira vivant

de la pièce

le public reste froid

face à mes annonces

est-ce bon signe ?

mon message est-il bien passé ?

au moins mes parents

ne se sont pas déplacés

des profs baillent dans la salle

quand j’évoque le titre princier d’un personnage

qui ne lui donne que le droit de mourir

je vais au bout

finis les présentations

sans oublier personne

présente même les types rougeauds

qui jouent aux cartes

les gardes

pas de mauvais bougres

même si tout à l’heure

ils vous empoigneront tranquillement les accusés

je retourne dans les coulisses

où une apprentie comédienne me lâche

on a cru que tu finirais jamais

mais pour le reste

t’étais bien

t’étais audible "

 

extrait de "NO PARKING NO BUSINESS" (à paraître en mars aux éditions Gros Textes)